mercredi 25 mars 2009

J'en profite au maximum...

Bonjour à tous.

Cela fait maintenant trop longtemps que je n'ai pas donné de nouvelles, il faut m'y atteler.
Tout d'abord, une excellente nouvelle !

Suite à l'article dans le journal sur ma mésaventure avec la voiture, quelqu'un m'a offert une voiture ! C'est une Honda Accord coupée. Elle est vieille, et n'a pas été très bien entretenue, mais bon elle marche très bien et elle est plus puissante que l'ancienne. J'en suis donc à ma deuxième voiture en Nouvelle-Zélande ! Elle marche du feu de dieu ! Les gens qui me l'ont offerte sont très gentils et m'ont proposé de se revoir pour aller au ski ou autre. Ce sont des chrétiens pratiquants comme pas mal de gens ici.

Depuis la dernière fois, j'ai commencé les randonnées avec le club de l'Université. Je suis allé dans des coins fabuleux, notamment près du Mont Cook, le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande (3754 m).

La première rando s'est déroulée près d'Arthur's Pass, là où j'était tombé en rade d'essence. Il y avait lus de 100 participants pour cette première rando collective. Au programme, remontée de rivière les pieds dans l'eau (c'est courant ici pour traverser les rivières), puis nuit sous tente, et redescente dans la forêt le lendemain, avec pour finir un barbecue au bord de la rivière et traversée à la nage !

Au début c'est chiant d'avoir les pieds mouillés, mais après on s'y fait, car on n'a pas le choix. Pour traverser les rivières ici, les randonneurs gardent chaussures, sac et vêtements, et s'attrappent ensemble pour traverser et lutter plus facilement contre le courant (ci-dessous ça peut aller point de vue courant !). Il ont des sacs étanches (mon colloc m'en a prêté un).
En compagnie de Christophe, un collègue français, après avoir enfin terminé la remontée de la rivière.
Le camping était très sympas, hormis les moustiques qui m'ont dévoré les bras et les mollets. J'ai mis toute la semaine suivante à m'en remettre et j'ai encore maintenant des séquelles.

Le lendemain matin, départ aux aurores pour redescendre dans la vallée. On a traversé une forêt riche en oiseaux et végétaux de toutes sortes. C'est vraiment dépaysant.

J'adore ces immenses vallées traversées par des rivières et bordées de montagnes. C'est magnifique.



Voici la fameuse traversée de rivière. Ne me cherchez pas sur la photo, je n'y suis pas ! Avec le courant, heureusement qu'on était à plusieurs pour traverser.



Après cette mise en jambe, il faut passer aux choses sérieuses. Le week-end suivant, c'est l'appel de la montagne. On a loué un Van avec le club et on est parti à sept (je ne connaissais pas mes compagnons avant, mais ils se sont révélés très sympathiques) pour aller près du Mont Cook. Et devinez qui était le "driver" ? C'était moi ! C'est une rando de niveau modéré, avec une nuit dans un refuge (Mueller Hut, ouvert par Edmund Hillary). J'ai été enchanté par les paysages de montagne ! Nos plus belles montagnes n'arrivent pas à la cheville de ce que j'ai vu ce week-end. C'est vraiment le plus bel endroit que j'aie jamais vu.

Voici Mount Cook Village, le départ de la randonnée. Comme d'habitude, aucun habitant à 100 km à la ronde, juste quelques hotels pour randonneurs.
Le sommet au fond, c'est le Mont Cook.


Voici la vallée par laquelle nous sommes arrivée. La vallée qui se termine au fond à gauche acceuille plus haut Tasman Glacier, le plus gros glacier de toute l'île, sur lequel des avions aterrissent.


C'est très bizarre, mais ici les glaciers descendent très bas en altitude. Chez nous, la limite basse est environ 2600 m d'altitude, mais ci-dessous, je me trouve à environ 1000 m.


On a eu une chance pas possible d'avoir une météo parfaite pendant tout le week-end (aucuns nuages, aucun vent). En montagne ici, c'est assez rare. C'est beau, hein ?




En fait, le refuge était plein, et on a du improviser un bivouac. Nous avions deux tentes 2 places, pas de quoi acceuillir 7 personnes. Je me suis bien sûr dévoué pour dormir à la belle étoile, dans mon vieux sac de couchage prêté par Kay ! Il a tout de même fait environ 0° pendant la nuit (environ 1800 m d'altitude), et j'ai eu de la fièvre pendant une partie de la semaine suivante. Mais bon, c'était fun sur le moment, sur notre rocher entouré de neige dans un cirque glaciaire magnifique. Encore heureux qu'il n'y avait pas un pet de vent !


Voici ci-dessus et ci-dessous le rocher où nous nous sommes installés, non loin du refuge. Je n'ai jamais dormi dans un endroit pareil, c'était génial. Et il n'y avait pas mieux pour observer le coucher de soleil, les étoiles et le lever de soleil. Vraiment dément !!



Pour le coucher de soleil, on a poussé jusqu'à un sommet surplombant notre bivouac. Et là, une vue magique à 360° sur d'un côté les vallées,les plaines et les grands lacs, et de l'autre le Mont Cook avec les lacs de montagne et toute la chaîne de glaciers. J'ai pris une vidéo panoramique, juste pour vous donner une idée de la vue, car la qualité est très médiocre. Avec le coucher de soleil en plus et les couleurs rouge orange rose des montagnes et des glaciers, je vous raconte même pas !...



Le Mont Cook pendant le coucher du soleil...


Le matin, je me réveille (ou plutôt non je sors la tête de mon sac de couchage car en fait il faisait trop froid pour dormir !) et j'asiste alors que tout le monde dort autour de moi à un instant fabuleux pendant le lever du soleil sur les glaciers. Là encore, je vous propose une petite vidéo de piètre qualité prise environ 30 s après mon réveil, dans le silence total.



Au fait, je ne vous ai pas montré Mueller Hut... , le refuge. Plutôt sympas comme coin, non ?On a vraiment eu un chance pas possible avec le temps. C'est vraiment pas facile avec ça ici.



Ensuite, c'est la redescente. J'ai failli me baigner dans ce petit lac, ça aurait pu être marrant avec le glacier derrière, mais l'eau n'était quand même pas chaude du tout !

Et puis la traditionnelle photo de groupe devant le Mont Cook. Ce petit groupe était vraiment sympa. On a d'ailleurs prévu de refaire des trips (excursions) ensemble.


Sur le chemin du retour, on s'est arrêté au lac Pukaki, célèbre pour sa vue du Mont Cook en arrière plan. Décidément, c'était week-end Mont Cook (Il ne reste qu'à le gravir, mais ça c'est une autre histoire...

Aoraki est le nom Maori du Mont Cook, et signifie "nuages percés" dans le langage de la tribu Ngai Tahu. Selon la légende des Ngai Tahu, Aoraki et ses trois frères étaient les fils de Rakinui, le "Sky father". Pendant un voyage en mer, leur canoë s’est renversé sur un récif. Quand les frères remontèrent sur le dessus de leur canoë, le vent froid du Sud les transforma en pierre. Le canoë est devenu l'île du Sud (Te Waka o Aoraki) ; Aoraki et ses frères sont devenus les sommets des Alpes du Sud.

Après ce petit intermède culturel, une dernière halte au lac Tekapo, cette fois-ci pour s'offrir un petit plaisir et retrouver la civilisation. Encore un week-end bien rempli.


A peine le temps de souffler pendant la semaine et c'est reparti pour un nouveau week-end de folie ! Sérieusement, lorsque j'aurai des résultats à montrer, il faudra quand même que je prenne du temps pour vous parler de mon travail, car c'est quand même pour cela que je suis venu ici à la base, et ça fait partie de mon voyage. Mais bon pour l'instant revenons au week-end suivant (21-22 mars), peut-être le plus intense en activités depuis mon arrivée.

Nous voilà partis pour la côte Ouest, moi, Guillaume (à droite), Christophe et ma super voiture (il faut que je lui trouve un nom). Notre objectif : Franz Joseph Glacier, un des trois plus bas glacier en altitude du monde (environ 200 m, entouré par la forêt, c'est vraiment bizarre). Les deux autres se situent un en Nouvelle-Zélande, juste à côté !, Fox Glacier, et l'autre en Argentine, je crois.

Voici l'arrière de ma voiture, près d'Arthur's Pass (encore un de ces couchers de soleil !...) et Christophe qui s'amuse avec. En fait, il est gymnaste et se fait photographier en équilibre dans tous les beaux endroits où il va. Il a du boulot en Nouvelle-Zélande !


On a roulé de 6h à 10h du soir vendredi (traversée Est Ouest de la Nouvelle-Zélande), et on s'est arrêté dans un Backpackers pour dormir. Encore un trou paumé ou seuls quelques fermiers des alentours viennent boire une bière dans le seul commerce de la région, le bar du Backpackers (ambiance saloon assurée, avec des trophées de chamois sur les murs !). Il étaient tout contents de discuter un peu avec nous. Il y a des gros éleveurs de vaches.

Le lendemain matin tôt, on a poussé vers le Sud le long de la côte Ouest pour arriver au glacier. On a été obligé de prendre un guide. Ca fait vraiment excursion pour touriste, mais bon...

Voici le glacier, assez impresionnant (et encore, là on ne voit que la partie basse, beaucoup moin large et longue que la partie haute. Apparemment ici, les glaciers ne souffrent pas du réchauffement climatique. Ils reculent et avancent suivant les années, et très rapidement.

Voici l'ambiance de la marche d'approche juste avant de prendre pied sur la glace. C'était vraiment étrange...


Le guide nous a ensuite emmené sur le glacier pour une marche d'environ 6 h à travers l'enchevêtrement les crevasses. Le glacier n'est bien sûr pas recouvert de neige, et la belle glace bleue est apparente.

On est même passé dans des tunnels de glace, à des endroits ! (ici c'est christophe)


C'était vraiment beau et étrange, le cadre verdoyant autour, et le fait de faire du glacier. Etant donné que les crevasses ne sont pas cachées par la neige, on n'a pas eu à s'encorder, juste à suivre le guide.


On est quand même passé dans des endroits marrants, au fond des crevasses par exemple. C'est un gros glacier, épais et tourmenté.


Voilà pour l'excursion glacier. C'était un truc pour touristes, mais ça valait quand même le coup car c'était différent de l'alpinisme comme on le pratique sur nos glaciers.

Pour le soir, on a décider de retourner vers le Nord au bord de la mer, pour trouver un coin où dormir. On a trouvé une super plage au moment du coucher du soleil. Encore une fois, et ce n'est pas gagné sur la côte Ouest, on a eu un superbe temps tout le week-end. Il faut dire qu'on choisit nos voyages en fonction des prévisions météo, mais ça reste toujours incertain, tellement le temps change vite.


Sur la plage, il y avait deux pêcheurs installés pour la soirée. On s'est joint à eux autour du feu en attendant que ça morde. Il étaient de Christchurch et allaient rentrer de nuit par Arthur's Pass. Bon courage. Finalement, ils ont attrapé un petit requin.

Voici ma bagnole qui se repose et qui admire le coucher de soleil...

...avant de servir de chambre à coucher ! Elle n'est pas des plus confortable, mais nous n'avions qu'une tente 2 places. J'ai même pu admirer le ciel étoilé grâce au toit ouvrant (il me sert en fait à ouvrir la voiture que je ferme de l'intérieur, car les serrures ne marchent pas).


Le lendemain matin, on ne traîne pas et direction Punakaiki, un village au Nord.


Le long de la route, on a pu admirer la côte Ouest. C'est vraiment beau et verdoyant, ça contraste avec les plaines quasi désertiques, mais non moin belles, du centre de l'île.


A Punakaiki, on peut aller voir les Pancake Rocks, une étrange formation géologique de rochers en bordure de mer par couches horizontales. Il paraît que personne au monde n'est capable d'expliquer leur origine. Christophe en a profité pour faire un petit équilibre.


Ensuite, dans le même coin, on a trouvé un track (sentier) qui avait l'air sympas (compter 3-4h de marche) près de Fox River. Ambiance forêt vierge garantie. C'est vraiment dépaysant de se promener à côté d'une telle végétation.


Bien sûr, on a eu droit à quelques traversées de rivière, mais cette fois-ci, on a pu rester au sec.


Au bout du track, on est tombé sur une grotte. Bien sûr, on l'a explorée. En fait c'était un mince goulot de plusieurs centaines de mètres de profondeur, avec de très belles formations de calcaire.


Après ça, il fallait quand même songer à rentrer à Christchurch, car le lendemain, boulot. Juste avant de quitter la côte, j'ai dit à mes collègues : "Putain, c'est dingue tout ce qu'on a fait en un week-end ! On a gravi un glacier, on a été à la plage, on a marché dans la forêt tropicale et on a fait de la spéléologie. Il ne manque qu'un truc, la baignade dans la mer " (Tasman Sea côté Ouest). Et à ce moment là on est passé devant une superbe plage. J'ai garé la voiture au bord de la route et on a couru vers la mer. L'eau était correcte en température.

On est finalement rentré à minuit à Christchurch, mais qu'importe, on a passé un super week-end ! Presque 1000 bornes au compteur.

Revenons maintenant à l'instant présent. Je suis en vacances pour une semaine et demi. Il est maintenant 2h du matin et je pars demain matin à 7h pour le Sud. On va à Queenstown, pour faire des sports extrêmes. Ensuite, on va randonner dans le Sud, entre autre sur l'île Stewart. Je vais donc vous laisser.

Mais n'oubliez pas de revenir, je vous promets de ne plus vous laisser si longtemps sans nouvelles. Il faut encore que je vous raconte mon excursion dans les criques du Nord avec les phoques et l'ascension d'Avalanche Peak.

Allez, juste 2 photos du Nord pour vous faire languir...

...je ne vous en dis pas plus.

See you soon.

mercredi 4 mars 2009

Compléments

Comme certaines personnes me l'ont demandé, je vous fais parvenir l'article de journal concernant l'incendi de ma voiture publié aujourd'hui dans Christchurch Press. J'ai acheté le journal, mais j'ai aussi trouvé l'article sur Internet :


Comme vous le voyez, j'ai l'air bien triste sur la photo, comme me l'a suggérée la journaliste qui m'a pris en photo. Suite à cette article, une personne anonyme est venue spontanément m'offrir 60$ pour me témoigner sa sympathie. J'ai été touché par ce geste, mais je n'ai même pas pu le remercier car j'étais à l'université.

Ce week-end, le club de randonnée de l'université organise la première randonnée sur 2 jours, et je vais y participer. Elle se situe vers l'endroit où j'ai failli tomber en rade d'essence (Arthur's Pass).

See you, comme on dit ici.

mardi 3 mars 2009

Suite des aventures...

Salut à tous, désolé pour cette trop longue interruption, mais le temps passe. En plus, il m'est arrivé hier un aventure malheureuse, mais pas gravissime, rassurez-vous. Je vais vous raconter tout ça dans l'ordre depuis le moment où je m'étais arrêté, avec autant d'enthousiasme que possible malgré ma petite baisse de moral.

Retour en arrière donc il y a 10 jours pour le week-end du 21-22 février. Après une soirée brésilienne assez agitée, il est temps de visiter un peu Christchurch de manière culturelle. Rendez-vous donc à la cathédrale, digne d'intérêt.

La place est le lieu de nombreux troubadours en tous genres destinés à amuser les touristes. Les boutiques de souvenirs de la Nouvelle-Zélande sont également abondantes. J'avais prévu de faire la totale et de visiter la galerie d'art, les jardins botaniques et le musée, mais par hasard je suis tombé sur Stefan,
un pote allemand de l'université, et nous avons préféré flâner dans les rues. On dit que Christchurch est la plus "british" des villes en dehors de l'Angleterre, c'est peut-être vrai :

Jusqu'à hier, j'avais prévu de vous dire que tout est bien en Nouvelle-Zélande. J'ai été un peu refroidi, mais les villes ici sont à mon goût, pas très grandes. Le centre "historique", culturel et touristique est agréable et très animé de jour comme de nuit. Il est très limité, puisqu'en gros il regroupe la rue principale, plus quelques axes secondaires. Autour s'étalent les zones artisanales et les habitations individuelles. Il n'y a quasiment pas d'immeubles, si bien que tout le monde possède sa maison et son jardin, tout en étant très proche du centre. La qualité de vie est donc très intéressante.

On croise vraiment beaucoup de belles et vieilles voitures style Mustang ou Cadillac, pour ne citer que les plus connues, ou des gros pic-up tunnés, ou alors des vraiment vieilles :
Dimanche, un vaste programme, puisque j'ai décider d'acquérir une voiture ! Cela va me permettre de vraiment visiter et voyager à ma guise sur toute l'île pour en profiter au maximum. Le matin, j'ai une voiture à voir, une Suzuki Swift. Finalement, après essai et désistement d'un autre vendeur, mon choix va se porter sur cette petite voiture qui semble être une bonne affaire. Les prix, pour à peu près tout sauf l'alcool (merde!), sont plus bas qu'en France, particulièrement les voitures. J'ai payé ma voiture 1000$nz soit un peu plus de 400 euros, alors qu'elle vaudrait peut-être 1000 euros en France. Elle est vielle, mais en excellent état et sort du contrôle technique. Toute la mécanique nécessaire (couroie de distribution notamment) a été changée. J'aurais certainement pu la revendre au même prix. Jugez plutôt (pour papa et maman il faut cliquer dessus pour afficher et cliquer sur précédent en haut à gauche après pour revenir au blog) (c'est en anglais par contre):


Je l'ai en fait trouvée sur Trade me, où la majeure partie des ventes par petites annonces de tout types de produits se fait en Nouvelle-Zélande.

Entre deux visites de voitures, un promenade en VTT s'impose. J'ai repéré un petit coin sympa à côté de la plage. Comme d'hab, je pars à l'aventure sans savoir si je vais retrouver mon chemin, mais c'est ça qui est bon ! Voici à quoi ressemble mon itinéraire !
J'ai trouvé des super chemins spécialement empierrés pour le VTT (moutain biking tracks) sur la plage de sable. C'est magnifique. Je me suis même retrouvé sur le circuit d'une course d'orientation. Ca te rappelle rien Guigui, ce sable ?

En fait, en Nouvelle-Zélande, la nature est encore pure et l'empreinte de l'homme est minime. Le ciel a l'air plus pur, des étendues immenses sont inhabitées. Même le ciel a l'air plus pur. La vie, dans une certaine mesure, est plus simple. On a l'impression (et c'est en fait une réalité) que la civilisation n'est pas là depuis longtemps, et que l'on en subit pas encore tous les excès. Par contre, gare aux coups de soleil, car il y a un trou dans la couche d'ozone juste au dessus de l'île. Je l'ai appris à mes dépens !
Me voici avec mon super VTT

Ce qui est bien aussi, c'est que le tourisme de masse est inexistant. Les touristes qui viennent ici veulent faire de la randonnée, être au grand air dans des paysages naturels. Il n'y a donc pas de stations balnéaires, juste des plages peu fréquentées (même le dimanche !), surtout des surfeurs. Ca te fait pas envie Clément ?

Voici ma première sortie en voiture (dur dur la conduite à gauche dans une voiture également inversée ! mais c'est marrant d'essayer), le soir même !
A présent, je vous propose une petite visite dans le jardin de Kay pour se relaxer un peu avant la suite des évênements. C'est très mignon.
Il y a même des phrases philosophiques à méditer, alors méditez, avec un dictionnaire d'anglais !
Kay est vraiment quelqu'un d'intéressant et d'une grande valeur. Je suis vraiment content de l'avoir rencontrée.

On va pouvoir maintenant directement embrayer sur le week-end dernier, riche en émotions !

Tout d'abord, vendredi soir, invitation à une soirée déguisée de folie dans une collocation d'étrangers (dont un collègue français) du centre ville. Le thème : religion et mythologie. Après avoir réfléchi pendant toute la semaine à un déguisement sans trouver, j'ai finalement choisi avant de partir en regardant le drap rouge de mon lit que je serais un moine tibétain. Pour compléter mon déguisement, j'ai pris mon bonnet (celui que tu m'as offert Aline), emprunté une corde à Kay, et me voilà parti pour le centre ville.


C'était une soirée assez folle et j'ai assez mal fini, mais je suis quand même arrivé à retrouver le chemin de la maison au petit matin.

Résultat : levé 13h, pas très bon quand les week-ends sont comptés et qu'il faut en profiter au maximum. Mais ce coup-ci il pleuvait, donc moindre mal.

Tant pis pour la pluie, à 14h me voilà parti avec ma nouvelle voiture pour une excursion au col Arthur, un endroit montagneux réputé magnifique, à environ 150 km de Christchurch. La pluie gache un peu la vue, mais c'est grandiose. Les vallées qui s'enchaînent sont extraordinairement sauvages et belles. Les paysages sont très dépaysants, et l'unique route que j'emprunte paraît bien dérisoire. Ce sont de grandes vallées larges et planes au fond avec des rivières ou des lacs, avec des versants massifs dont la pente est d'un seul coup très inclinée. Là, j'ai du mal à m'exprimer avec des mots, je vais le faire avec des images ! Les photos ci-dessous ne sont pas de moi, mais elles expriment bien ce que je veux faire passer (et accessoirement concernent bien la route du col Arthur !):

C'est tellement beau que j'en oublie que je suis tout seul dans ma bagnole sous la pluie, sans radio car rien ne passe dans ce coin perdu. En effet, vraiment perdu. Je crois que je n'ai jamais visité de coin aussi sauvage et aussi désert sur une aussi grande superficie. Le problème, c'est que mon réservoir ne fait que 30l et que je n'ai pas fait le plein en partant, dans mon état. Après avoir quitté les environs de Christchurch, pendant 100km, j'ai croisé deux bâtiment. Deux hôtels pour randonneurs. Il n'y a qu'une route, pourtant importante, avec la ligne électrique. On se sent vraiment seul, mais j'ai bien aimé, à ce moment là. Elle passe dans des endroits pas possibles, avec des pentes à 45% (on me l'a dit !) et des viaducs où ne passent qu'une voiture. Pas une route sur les versants, rien. Donc après 100km de sollitude,voyant qu'il ne me reste qu'un quart du réservoir, je me dis merde, c'était pas prévu ! Je pensais croiser quelques patelins et pouvoir faire le plein, mais je m'aperçois que je ne vais nulle part, et que je n'ai pas assez d'essence pour rentrer. Par dessus le marché le portable ne passe pas, sans parler de la pluie ! Mais en fait, au lieu de m'inquiéter, ça m'excite presque. Enfin il va quand même falloir trouver une solution pour sortir de ce pétrin. C'est décidé, au prochain hôtel, je m'arrête pour demander de l'aide. 20km plus loin, miracle, un hôtel ! Je vais à la réception et explique tant bien que mal mon problème, et la bonne femme me dit qu'en gros je suis dans la merde, mais que peut-être elle va pouvoir m'aider. Elle me conduit à la cave et commence à chercher quelque chose. Au bout d'un moment elle sort une chose qui ressemble vaguement à un bidon d'essence de 20l ! Je suis sauvé ! Je ne sais pas si elle était sûre d'en avoir un, mais en tout cas ça donnait pas l'impression. Quoi qu'il en soit, heureusement que je n'ai pas acheté une diesel ! Elle aurait pu me faire payer son bidon la peau des fesse, mais elle a été sympa et m'a fait l'essence à 1,5$ le littre, soit environ 60 ct d'euro ! Je précise que dans les stations service, on la trouve à 1,6$ , c'est du sans-plomb 91, le gazoil étant à 1$). Entre parenthèses, dans toutes les stations service, absolument toutes, l'essence est au même prix au centime près. Le mot concurrence veut dire quelque chose, ici.

En fait, je trouve que de manière générale, il y a l'essentiel sans le superflu dans la façon de vivre. Par contre, même si Kay nous prépare de très bons plats et varie beaucoup, j'ai de manière générale assez de mal avec la nouriture et l'hygiène alimentaire. Ils ne connaissent pas la baguette, ni le bon fromage, ni le saussisson. En plus on mange à 6h le soir et c'est trop tôt. Je n'arrive pas vraiment à m'habituer. Ou plutôt si, je m'y habitue très bien, sauf qu'il faut que je remange plus tard. Je suis tout déréglé et j'ai l'impression que je mange n'importe quoi à n'importe quelle heure. En plus mes collègues, comme beaucoup de jeunes, vont au fast food quand ils ont faim, le soir en ville par exemple, et je les suis et je prends quelque chose. Enfin bon...

Finissons avec mon expédition. Avec mon réservoir plein, j'ai même pu pousser encore une peu plus loin mon expédition avant de rentrer à la civilisation.


Dimanche, les choses sérieuses reprennent. Le beau temps me permet enfin de partir faire du rafting. C'est sur la rivière Rangitata, à environ 2h de route de Christchurch à l'Ouest, dans un autre bleb aussi paumé. Comme pour l'excursion à Akaroa, le transport en bus et les repas sont compris. J'ai d'ailleurs loupé le bus et j'ai du appeler pour qu'il fasse demi-tour. Pour un bus de 50 places rempli, ça la fout un peu mal, mais bon ! On a eu affaire à des guides super sympas, pour 3h de descente infernale ! Sérieusement, les rapides étaient impressionnants. On a failli se retourner deux fois, et un autre s'est vraiment retourné. Mais dans les passage délicats (par exemple 150 mètres cube d'eau par seconde à travers 4 mètres de large entre les rochers), les guident géraient (heureusement !). Voici le décors :


la team (je suis à gauche, au milieu c'est Cam, le guide, et à droite deux militaires israéliens ?!, pourquoi pas) :


là vous m'aurez reconnu



là c'est juste avant le saut dans la rivière (environ 10m), pas très rassuré


là c'est pendant


Ca a fini par un barbecue puis retour à Christcurch.

Lundi, au programme course de kart avec l'université. Une manche de qualifs, la course, par équipes de 5 en relai sur 300 tours de piste. La French team, nous, a finit bonne dernière, mais on s'est quand même bien arraché. Faut dire qu'il y avait du niveau.

Et puis tard le soir, c'est le drame. Une bande de jeunes met le feu à ma voiture, devant la maison. Si, si, je rigole pas, là. Beaucoup sont déjà au courant, peut-être vous tous même, en fait. Je vais pas vous raconter les détails, si ce n'est que j'ai tout eu. J'ai pu regarder ma bagnole brûler, il y a eu les pompiers, les policiers, les enquêteurs, l'interrogatoire, et même aujourd'hui la presse qui est venu chez moi m'interviewer. Il y a eu 4 autres incendis de voiture dans la ville cette nuit. Demain, je vais passer dans le principal journal de Christchurch (il m'ont pris en photo devant la carcasse). Je leur dirai que je te connais, Tatie !! J'ai pu voir les incendiaires, c'est pourquoi la police m'a demandé beaucoup de détails et pourrait me recontacter à nouveau. Quoi qu'il en soit c'est dur à avaler, d'une part parce que sans assurance (ça vallais pas vraiment le coup d'en prendre une de toute façon) c'est tout perdu, mais surtout parce que ça remet en cause mes projets de voyage et de visites. Sans parler du sentiment d'injustice éprouvé, pour parler comme il faut. En plus, c'est à moi de me débrouiller pour débarrasser la carcasse ! C'est quand même dément ce qui m'arrive, non ? Regardez ce qu'ils ont fait à ma voiture.

Mais bon, mes collocs sont sollidaires avec moi, et je garde le moral. Je me suis inscrit à plusieurs clubs de l'université (VTT, randonnée/montagne, escalade, et peut-être chasse et ski).

Vous noterez que tout le speech que vous venez de lire depuis la visite de Christchurch a été rédigé après la catastrophe (environ 24h). Il m'a fallu beaucoup de volonté pour garder mon sens de l'humour, mais je pense que ça m'a aussi fait beaucoup de bien.

Je vais vous laisser, il est 3h du matin, demain je dois aller acheter le journal avant d'aller à l'université. A bientôt...