mardi 3 mars 2009

Suite des aventures...

Salut à tous, désolé pour cette trop longue interruption, mais le temps passe. En plus, il m'est arrivé hier un aventure malheureuse, mais pas gravissime, rassurez-vous. Je vais vous raconter tout ça dans l'ordre depuis le moment où je m'étais arrêté, avec autant d'enthousiasme que possible malgré ma petite baisse de moral.

Retour en arrière donc il y a 10 jours pour le week-end du 21-22 février. Après une soirée brésilienne assez agitée, il est temps de visiter un peu Christchurch de manière culturelle. Rendez-vous donc à la cathédrale, digne d'intérêt.

La place est le lieu de nombreux troubadours en tous genres destinés à amuser les touristes. Les boutiques de souvenirs de la Nouvelle-Zélande sont également abondantes. J'avais prévu de faire la totale et de visiter la galerie d'art, les jardins botaniques et le musée, mais par hasard je suis tombé sur Stefan,
un pote allemand de l'université, et nous avons préféré flâner dans les rues. On dit que Christchurch est la plus "british" des villes en dehors de l'Angleterre, c'est peut-être vrai :

Jusqu'à hier, j'avais prévu de vous dire que tout est bien en Nouvelle-Zélande. J'ai été un peu refroidi, mais les villes ici sont à mon goût, pas très grandes. Le centre "historique", culturel et touristique est agréable et très animé de jour comme de nuit. Il est très limité, puisqu'en gros il regroupe la rue principale, plus quelques axes secondaires. Autour s'étalent les zones artisanales et les habitations individuelles. Il n'y a quasiment pas d'immeubles, si bien que tout le monde possède sa maison et son jardin, tout en étant très proche du centre. La qualité de vie est donc très intéressante.

On croise vraiment beaucoup de belles et vieilles voitures style Mustang ou Cadillac, pour ne citer que les plus connues, ou des gros pic-up tunnés, ou alors des vraiment vieilles :
Dimanche, un vaste programme, puisque j'ai décider d'acquérir une voiture ! Cela va me permettre de vraiment visiter et voyager à ma guise sur toute l'île pour en profiter au maximum. Le matin, j'ai une voiture à voir, une Suzuki Swift. Finalement, après essai et désistement d'un autre vendeur, mon choix va se porter sur cette petite voiture qui semble être une bonne affaire. Les prix, pour à peu près tout sauf l'alcool (merde!), sont plus bas qu'en France, particulièrement les voitures. J'ai payé ma voiture 1000$nz soit un peu plus de 400 euros, alors qu'elle vaudrait peut-être 1000 euros en France. Elle est vielle, mais en excellent état et sort du contrôle technique. Toute la mécanique nécessaire (couroie de distribution notamment) a été changée. J'aurais certainement pu la revendre au même prix. Jugez plutôt (pour papa et maman il faut cliquer dessus pour afficher et cliquer sur précédent en haut à gauche après pour revenir au blog) (c'est en anglais par contre):


Je l'ai en fait trouvée sur Trade me, où la majeure partie des ventes par petites annonces de tout types de produits se fait en Nouvelle-Zélande.

Entre deux visites de voitures, un promenade en VTT s'impose. J'ai repéré un petit coin sympa à côté de la plage. Comme d'hab, je pars à l'aventure sans savoir si je vais retrouver mon chemin, mais c'est ça qui est bon ! Voici à quoi ressemble mon itinéraire !
J'ai trouvé des super chemins spécialement empierrés pour le VTT (moutain biking tracks) sur la plage de sable. C'est magnifique. Je me suis même retrouvé sur le circuit d'une course d'orientation. Ca te rappelle rien Guigui, ce sable ?

En fait, en Nouvelle-Zélande, la nature est encore pure et l'empreinte de l'homme est minime. Le ciel a l'air plus pur, des étendues immenses sont inhabitées. Même le ciel a l'air plus pur. La vie, dans une certaine mesure, est plus simple. On a l'impression (et c'est en fait une réalité) que la civilisation n'est pas là depuis longtemps, et que l'on en subit pas encore tous les excès. Par contre, gare aux coups de soleil, car il y a un trou dans la couche d'ozone juste au dessus de l'île. Je l'ai appris à mes dépens !
Me voici avec mon super VTT

Ce qui est bien aussi, c'est que le tourisme de masse est inexistant. Les touristes qui viennent ici veulent faire de la randonnée, être au grand air dans des paysages naturels. Il n'y a donc pas de stations balnéaires, juste des plages peu fréquentées (même le dimanche !), surtout des surfeurs. Ca te fait pas envie Clément ?

Voici ma première sortie en voiture (dur dur la conduite à gauche dans une voiture également inversée ! mais c'est marrant d'essayer), le soir même !
A présent, je vous propose une petite visite dans le jardin de Kay pour se relaxer un peu avant la suite des évênements. C'est très mignon.
Il y a même des phrases philosophiques à méditer, alors méditez, avec un dictionnaire d'anglais !
Kay est vraiment quelqu'un d'intéressant et d'une grande valeur. Je suis vraiment content de l'avoir rencontrée.

On va pouvoir maintenant directement embrayer sur le week-end dernier, riche en émotions !

Tout d'abord, vendredi soir, invitation à une soirée déguisée de folie dans une collocation d'étrangers (dont un collègue français) du centre ville. Le thème : religion et mythologie. Après avoir réfléchi pendant toute la semaine à un déguisement sans trouver, j'ai finalement choisi avant de partir en regardant le drap rouge de mon lit que je serais un moine tibétain. Pour compléter mon déguisement, j'ai pris mon bonnet (celui que tu m'as offert Aline), emprunté une corde à Kay, et me voilà parti pour le centre ville.


C'était une soirée assez folle et j'ai assez mal fini, mais je suis quand même arrivé à retrouver le chemin de la maison au petit matin.

Résultat : levé 13h, pas très bon quand les week-ends sont comptés et qu'il faut en profiter au maximum. Mais ce coup-ci il pleuvait, donc moindre mal.

Tant pis pour la pluie, à 14h me voilà parti avec ma nouvelle voiture pour une excursion au col Arthur, un endroit montagneux réputé magnifique, à environ 150 km de Christchurch. La pluie gache un peu la vue, mais c'est grandiose. Les vallées qui s'enchaînent sont extraordinairement sauvages et belles. Les paysages sont très dépaysants, et l'unique route que j'emprunte paraît bien dérisoire. Ce sont de grandes vallées larges et planes au fond avec des rivières ou des lacs, avec des versants massifs dont la pente est d'un seul coup très inclinée. Là, j'ai du mal à m'exprimer avec des mots, je vais le faire avec des images ! Les photos ci-dessous ne sont pas de moi, mais elles expriment bien ce que je veux faire passer (et accessoirement concernent bien la route du col Arthur !):

C'est tellement beau que j'en oublie que je suis tout seul dans ma bagnole sous la pluie, sans radio car rien ne passe dans ce coin perdu. En effet, vraiment perdu. Je crois que je n'ai jamais visité de coin aussi sauvage et aussi désert sur une aussi grande superficie. Le problème, c'est que mon réservoir ne fait que 30l et que je n'ai pas fait le plein en partant, dans mon état. Après avoir quitté les environs de Christchurch, pendant 100km, j'ai croisé deux bâtiment. Deux hôtels pour randonneurs. Il n'y a qu'une route, pourtant importante, avec la ligne électrique. On se sent vraiment seul, mais j'ai bien aimé, à ce moment là. Elle passe dans des endroits pas possibles, avec des pentes à 45% (on me l'a dit !) et des viaducs où ne passent qu'une voiture. Pas une route sur les versants, rien. Donc après 100km de sollitude,voyant qu'il ne me reste qu'un quart du réservoir, je me dis merde, c'était pas prévu ! Je pensais croiser quelques patelins et pouvoir faire le plein, mais je m'aperçois que je ne vais nulle part, et que je n'ai pas assez d'essence pour rentrer. Par dessus le marché le portable ne passe pas, sans parler de la pluie ! Mais en fait, au lieu de m'inquiéter, ça m'excite presque. Enfin il va quand même falloir trouver une solution pour sortir de ce pétrin. C'est décidé, au prochain hôtel, je m'arrête pour demander de l'aide. 20km plus loin, miracle, un hôtel ! Je vais à la réception et explique tant bien que mal mon problème, et la bonne femme me dit qu'en gros je suis dans la merde, mais que peut-être elle va pouvoir m'aider. Elle me conduit à la cave et commence à chercher quelque chose. Au bout d'un moment elle sort une chose qui ressemble vaguement à un bidon d'essence de 20l ! Je suis sauvé ! Je ne sais pas si elle était sûre d'en avoir un, mais en tout cas ça donnait pas l'impression. Quoi qu'il en soit, heureusement que je n'ai pas acheté une diesel ! Elle aurait pu me faire payer son bidon la peau des fesse, mais elle a été sympa et m'a fait l'essence à 1,5$ le littre, soit environ 60 ct d'euro ! Je précise que dans les stations service, on la trouve à 1,6$ , c'est du sans-plomb 91, le gazoil étant à 1$). Entre parenthèses, dans toutes les stations service, absolument toutes, l'essence est au même prix au centime près. Le mot concurrence veut dire quelque chose, ici.

En fait, je trouve que de manière générale, il y a l'essentiel sans le superflu dans la façon de vivre. Par contre, même si Kay nous prépare de très bons plats et varie beaucoup, j'ai de manière générale assez de mal avec la nouriture et l'hygiène alimentaire. Ils ne connaissent pas la baguette, ni le bon fromage, ni le saussisson. En plus on mange à 6h le soir et c'est trop tôt. Je n'arrive pas vraiment à m'habituer. Ou plutôt si, je m'y habitue très bien, sauf qu'il faut que je remange plus tard. Je suis tout déréglé et j'ai l'impression que je mange n'importe quoi à n'importe quelle heure. En plus mes collègues, comme beaucoup de jeunes, vont au fast food quand ils ont faim, le soir en ville par exemple, et je les suis et je prends quelque chose. Enfin bon...

Finissons avec mon expédition. Avec mon réservoir plein, j'ai même pu pousser encore une peu plus loin mon expédition avant de rentrer à la civilisation.


Dimanche, les choses sérieuses reprennent. Le beau temps me permet enfin de partir faire du rafting. C'est sur la rivière Rangitata, à environ 2h de route de Christchurch à l'Ouest, dans un autre bleb aussi paumé. Comme pour l'excursion à Akaroa, le transport en bus et les repas sont compris. J'ai d'ailleurs loupé le bus et j'ai du appeler pour qu'il fasse demi-tour. Pour un bus de 50 places rempli, ça la fout un peu mal, mais bon ! On a eu affaire à des guides super sympas, pour 3h de descente infernale ! Sérieusement, les rapides étaient impressionnants. On a failli se retourner deux fois, et un autre s'est vraiment retourné. Mais dans les passage délicats (par exemple 150 mètres cube d'eau par seconde à travers 4 mètres de large entre les rochers), les guident géraient (heureusement !). Voici le décors :


la team (je suis à gauche, au milieu c'est Cam, le guide, et à droite deux militaires israéliens ?!, pourquoi pas) :


là vous m'aurez reconnu



là c'est juste avant le saut dans la rivière (environ 10m), pas très rassuré


là c'est pendant


Ca a fini par un barbecue puis retour à Christcurch.

Lundi, au programme course de kart avec l'université. Une manche de qualifs, la course, par équipes de 5 en relai sur 300 tours de piste. La French team, nous, a finit bonne dernière, mais on s'est quand même bien arraché. Faut dire qu'il y avait du niveau.

Et puis tard le soir, c'est le drame. Une bande de jeunes met le feu à ma voiture, devant la maison. Si, si, je rigole pas, là. Beaucoup sont déjà au courant, peut-être vous tous même, en fait. Je vais pas vous raconter les détails, si ce n'est que j'ai tout eu. J'ai pu regarder ma bagnole brûler, il y a eu les pompiers, les policiers, les enquêteurs, l'interrogatoire, et même aujourd'hui la presse qui est venu chez moi m'interviewer. Il y a eu 4 autres incendis de voiture dans la ville cette nuit. Demain, je vais passer dans le principal journal de Christchurch (il m'ont pris en photo devant la carcasse). Je leur dirai que je te connais, Tatie !! J'ai pu voir les incendiaires, c'est pourquoi la police m'a demandé beaucoup de détails et pourrait me recontacter à nouveau. Quoi qu'il en soit c'est dur à avaler, d'une part parce que sans assurance (ça vallais pas vraiment le coup d'en prendre une de toute façon) c'est tout perdu, mais surtout parce que ça remet en cause mes projets de voyage et de visites. Sans parler du sentiment d'injustice éprouvé, pour parler comme il faut. En plus, c'est à moi de me débrouiller pour débarrasser la carcasse ! C'est quand même dément ce qui m'arrive, non ? Regardez ce qu'ils ont fait à ma voiture.

Mais bon, mes collocs sont sollidaires avec moi, et je garde le moral. Je me suis inscrit à plusieurs clubs de l'université (VTT, randonnée/montagne, escalade, et peut-être chasse et ski).

Vous noterez que tout le speech que vous venez de lire depuis la visite de Christchurch a été rédigé après la catastrophe (environ 24h). Il m'a fallu beaucoup de volonté pour garder mon sens de l'humour, mais je pense que ça m'a aussi fait beaucoup de bien.

Je vais vous laisser, il est 3h du matin, demain je dois aller acheter le journal avant d'aller à l'université. A bientôt...